samedi 26 septembre 2015

La Mer, Yoko Ogawa

Je n'ai pas lu d'auteur japonais depuis 2014. Disons que jusque là, je n'avais pas trouvé grand chose de bien inspirant. Les japonais ont une littérature plus particulière, je dirais, par rapport aux occidentaux. C'est souvent très étrange à lire mais aussi souvent très beau. Suffit de trouver le bon livre, le bon auteur (ce qui n'avait pas été le cas avec Love and Pop par exemple et qui a fait que je n'ai donc pas lu de roman japonais depuis). Peut-être que Yoga Ogawa va me réconciler avec les livres japonais autre que les mangas.

La Mer, Yoko Ogawa

Editeur : Babel
Collection :
Année de parution : 2013
Titre en VO : (海 Umi
Année de parution en VO : 2006
Nombre de pages : 147

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous voulez des histoires poétiques

A ne pas lire si :
- Vous voulez des textes longs
- Vous voulez des histoires terre à terre ou carrément fantastique


Présentation de l'éditeur :

Un enfant révèle l'existence d'un instrument de musique unique au monde.
Dans un bureau de dactylographie, une employée s'attache à la portée symbolique des caractères de plomb de sa machine.
Avec discrétion, un jeune garçon se mêle au groupe qui ce jour-là visite sa région. Dans l'autocar, un vieux monsieur très élégant s'intéresse à l'enfant. Cet homme est un ancien poète...
Une petite fille devenue muette retrouve sa voix devant la féerie d'une envolée de poussins multicolores...
Un recueil de nouvelles poétiques et tendres dans lequel le lecteur retrouve l'univers rêveur de Yoko Ogawa, cette proximité entre les différentes générations ; ces héritages spirituels soudainement transmis à un inconnu et ces êtres délicats qui libèrent les souvenirs effacés en offrant un coquillage, une aile de libellule, une mue de papillon...

Mon avis

J'avoue avoir été attiré au départ par le titre du recueil (la mer, mon grand amour), mais surtout par sa couverture, aux couleurs si douce et à l'étrangeté poétique. Ce genre de couverture me plait énormement et comme bien souvent, je finis par attraper le bouquin sans même me demander si ce qu'il contient. J'avoue que souvent, ça pose problème, les découvertes ne sont pas forcément à la hauteur. Mais souvent mon gout pour une couverture est récompensé par l'intérieur du livre. Est-ce le cas ici ? Nous allons voir.

Comme toujours, on commence avec les nouvelles et mes avis dessus

La Mer
La première nouvelle nous amène à la suite d'un jeune homme rencontrant pour la première fois sa belle-famille. La rencontre est assez "tendue" comme peut l'être toute première rencontre avec sa belle-famille, on ne sait pas trop quoi dire, on se sent un peu trop guindé. Heureusement, la grand-mère est là pour détendre un peu tout ça lors du repas. Et puis, vient le soir, et le voilà qui doit dormir avec le frère cadet de son amie. Et là, une espèce de magie s'opère lorsque le garçon lui parle d'un certain instrument de musique unique au monde. Nous avons du coup dans cette nouvelle une bonne partie de quotidien que nous avons presque tous déjà rencontré mélangé à une poésie subtile, un petti truc un peu étrange qui met de la couleur et de la bonne humeur dans l'histoire. C'est beau et simple à la fois.

Vienne
Cette fois, c'est une jeune femme que nous suivons. Elle a enfin pu se payer ce voyage à Vienne dont elle rêve et elle compte bien en profiter. Mais c'est sans compté sur Kotoko, la vieille dame qui partage sa chambre d'hotel et qui est là pour retrouver un amour perdu. Kotoko va entrainer la narratrice dans la maison de retraite où son amour se meurt. Ici aussi, nous sommes en pleine poésie, même si l'histoire au final, est plutôt triste. Triste mais en même temps pleine d'espoir, je ne serais trop expliquée pourquoi sans dévoiler la fin de la nouvelle

Le bureau de dactylographie japonaise Butterfly
Dans cette nouvelle, la narratrice vient d'être embauchée dans un bureau de dactylographie japonaise du nom de Butterfly. Elle y tape des comptes rendus scientifiques. Un jour, l'un des caractères se casse et elle va alors faire la rencontrer du gardien des caractères. L'homme voue un amour au divers caractères qui rapidement intrigue la narratrice. C'est une nouvelle fois une nouvelle très poétique, qui vante l'amour des mots. Mais il y a aussi une touche d'érotisme dans la nouvelle qu'on n'a pas encore rencontré dans le recueil. D'ailleurs, la fin est particulière ambigüe.

Le crochet argenté
Cette nouvelle, et la suivante, sont les plus courtes du recueil. Seulement deux ou trois pages. Dans le crochet argenté, la narratrice se souvient de sa grand-mère alors qu'elle regarde une vieille femme crochetée dans le train. C'est une nouvelle sur le souvenir, très jolie bien que courte.

Boites de pastilles
L'autre courte nouvelle du recueil. Cette fois, c'est un chauffeur de bus scolaire que nous suivons. L'homme ne sait pas trop comment se débrouiller avec les enfants, surtout s'ils pleurent, pourtant, sa méthode est particulièrement efficace. C'est malheureusement la nouvelle qui m'a le moins plu.

Le camion de Poussin
Le camion de poussin est la nouvelle la plus longue et aussi celle que j'ai préféré. On y découvre un monsieur qui vient d'aménager dans sa nouvelle chambre chez une veuve. Elle a pris sous son aile sa petite fille, une fillette qui ne parle plus depuis la mort de sa mère. Petit à petit, une étrange amitié va naître entre les deux tout ça grâce au passage d'un camion de poussins multicolores. C'est à nouveau une très belle nouvelle, toujours aussi poétique. L'amitié entre l'homme et la fillette est terriblement touchante. Et puis, la fin est juste merveilleuse.

La guide
Cette fois, le narrateur est un jeune garçon d'une dizaine d'année. Il se voit obligé d'accompagner sa mère, guide, dans l'une de ses excursions parce qu'elle a peur de le laisser seul. Il fait la connaissance d'un vieux monsieur avec qui il va passer la journée. Encore une fois, c'est une histoire d'amitié qui va naitre entre les deux, en plus de cela, il y a aussi la relation mère-enfant, particulièrement touchante en fait. C'est une nouvelle très optimiste je trouve.

Au final, le recueil m'a vraiment beaucoup plu. Il y a dedans cette étrangeté que l'on ne trouve que dans les écrits orientaux, ce mélange de poésie et de quotidien, d'optimisme teinté de passéisme. Bref, c'est beau, c'est super bien écrit, très fluide. Le seul défaut que je trouverais serait parfois la fin des nouvelles, tellement étrange par rapport au reste et parfois à la première lecture, qui ne semble pas raccord.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire