lundi 28 septembre 2015

Le Peuple du Tapis, Terry Pratchett

J'ai voulu redonné une chance à ce livre, que j'avais commencé à lire il y a six ans, il me semble, et que j'avais arrêté brutalement, suite à une "overdose" de Pratchett (j'avais enchaine un Disque Monde, l'intégrale des Gnomes, puis lui). Je crois que j'ai eu raison, en fait.

Le Peuple du Tapis, Terry Pratchett

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2009 pour cette édition
Titre en VO : The Carpet People
Année de parution en VO : 1992 pour cette version (j'y reviendrais dans l'avis), 1971 pour l'originale
Nombre de pages : 188

A lire si :
- Vous voulez de la fantasy humoristique
- Vous voulez des personnages plutôt anti-héros

A ne pas lire si :
- Vous prenez la fantasy trop au sérieux.

Présentation de l'éditeur : 


Sur tout le Tapis règne la paix de l'Empire Dumii. Aux marges de la civilisation, la tribu des Munrungues coule sous les poils une existence paisible. Mais un jour un terrible cataclysme frappe à proximité du village. Une ville Dumiie est broyée par l'ancien monstre des légendes : le grand Découdre est de retour!
Dans son sillage, des créatures féroces parachèvent son oeuvre de destruction. Cernés, les Munrungues s'engagent dans un périple à travers les poils, sous la conduite des frères Orkson.
Un voyage qui les conduit à la découverte des merveilles de leur monde et changera pour toujours la vie des Fils de la poussière...


Mon avis

Pratchett écrivit la première version du Peuple du Tapis en 1971 alors qu'il  n'avait que dix-sept ans. A cette époque, il le dit lui-même dans l'avant propos du livre, il pensait que la fantasy était une histoire de roi et de bataille. Presque vingt ans plus tard, alors que le Disque Monde commence à avoir du succès mais surtout que sa vision de la fantasy ait changé, il réécrit le texte, plus en accord avec ce qu'il fait à ce moment-là. Et ça donne le texte que nous avons maintenant, le premier étant depuis longtemps indisponible.

Imaginez donc à présent un tapis. Un simple tapis pour nous mais qui renferme une faune et une flore bien particulière. C'est un monde à part entière où la plus grande des citées n'est pas plus grande qu'un point pour nous. Et c'est ce monde que nous allons découvrir alors qu'il est en danger. Le Grand Découdre frappe le tapis, obligeant les Munrungues, l'un des peuples y vivant, à partir de leur petit coin bien tranquille. C'est avec eux que nous allons faire le voyage et affronter les terribles Moizes, qui ne se déplacent que là où le Grand Découdre à frapper.

On retrouve beaucoup du Disque-Monde dans le Peuple du Tapis. Les personnages y ont les traits forcés, le chaman parle trop et de manière alambiquée pour ne finalement rien dire, le chef de tribu est fort mais pas forcément ultra intelligent, son cadet est bien plus malin que lui, le général est trop droit dans ses bottes... C'est une chose à laquelle je suis habituée. Venant de Pratchett, ça ne me dérange pas du tout. Et puis, c'est aussi ce qui fait le charme de ce livre, ces personnages qui en font toujours trop, pour notre plus grand plaisir. Cela les entraîne dans des situations parfaitement hilarantes et dans des dialogues qui le sont tout autant.

L'aventure en elle-même ressemble à de la fantasy bien forcée. Si l'on pense cela, c'est aussi mal connaitre Terry Pratchett qui n'a jamais fait jusque là de l'humour pour juste faire de l'humour. Il y a toujours autre chose là-dessous. Quelques critiques sur la royauté, sur la guerre aussi. Ce n'est pas aussi flagrant que dans un roman du Disque-Monde, mais tout de même, on retrouve des thèmes qu'il a déjà abordé, mais sans réelle redite. D'ailleurs peut-on réellement dire "déjà" en sachant qu'il a réécrit le Peuple du Tapis en gardant la plupart des idées écrites la première fois ? 

Et puis, comme pour les Gnomes, on oublie rapidement que le Peuple du Tapis se passe dans un tapis. Même si la végétation est faite à base de poils et de poussière aux couleurs pour le moins étranges (celles du tapis en fait), même si la géographie du "pays" se fait par rapport aux divers élèments de la maison (le pieddechaise, le plancher...), on finit par "oublier" tout cela pour vivre juste l'aventure, comme si elle se déroulait dans un monde imaginaire "normal" ( ce paragraphe possède un peu trop de guillemet, nous sommes d'accord). Ce qu'il y a de bien, du coup, c'est que le lecteur n'est pas du tout dépayser. Bon par contre, on perd peut-être un peu le fait que l'on se trouve sur un tapis avec des personnages microscopiques. L'aventure n'en reste pas moins agréable à lire, ceci-dit.

Finalement, j'ai eu parfaitement raison de redonner sa chance au Peuple du Tapis. Ce n'est pas l'un des meilleurs livres de Pratchett, mais il reste très amusant et divertissant. De plus, il se lit plutôt vite et il permet de passer un moment agréable sans prise de tête, que demander de plus ? Bref, un petit livre qui fait du bien.

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