lundi 21 septembre 2015

Salem, Stephen King

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu un Stephen King (un peu plus d'un an). J'aime toujours autant me replonger dans ces univers de temps à autre et découvrir enfin tous les livres que je n'ai pas lu de lui (et il y a en a beaucoup trop)

Salem, Stephen King

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2009 pour cette édition augmentée
Titre en VO : Salem's Lot
Année de parution en VO : 1977
Nombre de pages : 827

A lire si :
- Vous voulez du vampire
- Vous voulez de l'horreur sans le côté gore de la chose
- Vous voulez une histoire prenante

A ne pas lire si :
- Vous voulez autre chose qu'une réécriture de Dracula
- Vous n'avez pas envie de vous faire peur tout seul...

Présentation de l'éditeur

Comment une petite bourgade du Maine peut elle, du jour au lendemain, devenir une ville fantôme ? Jerusalem's Lot - Salem - n'avait pourtant pas de caractéristiques particulières sinon, sur la colline, la présence de cette grande demeure - Marsten House - inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingts ans auparavant. Et lorsque Ben mears y revient, c'est seulement pour y retrouver ses souvenirs d'enfance. Mais très vite, il devrait se rendre à l'évidence : il se passe des choses très étrange à Salem. Un chien est immolé, un enfant disparaît et l'horreur s'infiltre, s'étend, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem ...

Mon avis

C'est marrant ça, j'ai toujours cru que Salem parlerait de sorcière. Ben oui, l'association entre Salem et les sorcières est tout de même vite faite. J'avais juste oublié qu'aux USA, il existe pas mal de Salem et que seule celle située dans le Massachusetts a eu droit au procès des sorcières. Tu me diras, le Massachusetts et le Maine, c'est pas non plus ultra éloigné. Le Salem de Stephen King est donc dans le Maine, état chéri de l'auteur. Et ce n'est donc pas de sorcières dont il va être question, mais finalement de bien pire, des vampires.

Bienvenu donc à Jerusalem's Lot. Nous allons y suivre en premier lieu Ben Mears, auteur de son état, venu dans la ville de son enfance afin d’exorciser une mauvaise passe et pourquoi pas écrire un livre sur Marsten House, étrange demeure dominant la ville. Il faut dire que la maison a un passé pour le moins terrifiant. Entre meurtre et suicide, une aura maléfique pèse sur elle. Il a lui même fait les frais de cette aura, étant enfant. Alors qu'il s'installe et que lui vient l'idée de louer Marsten House, il apprend que quelqu'un l'a acheté. Tant pis pour lui. Mais rapidement, des événements étranges commencent à apparaître. Un chien assassiné et suspendu à la grille du cimetière, un enfant qui disparaît, son frère aîné mourant d'anémie... Et ce n'est que le début. Et tout cela semble ramener Ben vers Marsten House.

Stephen King ne s'est jamais caché d'avoir voulu faire sa version de Dracula. Un Dracula qui débarquerait en Amérique à notre époque (enfin, dans les 70's). Il reprend donc la plupart des thèmes du livre de Bran Stoker mais arrive tout de même à faire un roman à part entière qui n'a surement rien à envier à son prédécesseur (que j'ai dans ma PAL mais que je n'ai toujours pas lu). Il y ajoute aussi son petit truc à lui, c'est à dire la création d'une ambiance noire, horrifique même, des personnages que l'on aime à suivre et une critique sociale plutôt bien pensé et allant parfaitement avec son thème.

Commençons par les personnages. J'ai apprécié qu'aucun d'eux ne soient une espèce de super personnage qui sait tout, ne doute pas et arrive à ce qu'il veut facilement. J'ai aussi apprécié de voir le scepticisme de chacun, à un moment ou autre devant la question du vampire. Aucun ne veut y croire, et pourtant, c'est bel et bien là. Si les personnages principaux sont bien foutu, il en va de même avec les secondaires, plus là pour montrer à quel point Salem se meurt que pour autre chose mais qui font parfaitement leur job. Quant aux méchants, si finalement, on les voit peu, ils foutent tout de même bien la trouille sans en faire trop non plus. L'ambiance, elle, est délicieuse pour ceux qui aiment les ambiances horrifiques. La petite ville de Salem commence petit à petit à mourir, devenir juste une ville dortoir où plus rien ne se passe. Marsten House domine tout cela, y déposant une ombre gigantesque et plutôt morbide. A la nuit tombée, cela devient pire. Comme je le disais, il n'y a pas d'horreur-gore dans ce livre, tout est fait pour que l'on frisonne la nuit, que l'on vérifie cinquante fois si les portes et fenêtres sont bien fermées. Non, Stephen King nous renvoie vers nos peurs d'enfants et il fait ça bien. Et puis, il y a la critique. Celle de ces villes qui tombent en décrépitude, qui deviennent juste cité-dortoir. Celle des gens qui y vivent et qui finalement, sont tellement corrompu par trop de chose que plus rien ne semble possible pour eux. En quelques nuits, Stephen King arrive à nous donner le sort de la ville et de ses habitants, qui s'y ont enlevé la partie fantastique n'est pas si loin de la réalité.Le seul petit défaut que je trouverais au roman concerne finalement Marsten House et son ambiance maison hantée qui n'est peut-être pas finalement assez exploitée pour moi. Mais autant le dire, l'une des deux nouvelles suivant le roman exploite cela beaucoup plus.

Mais mon édition ne s’arrête pas au roman en lui-même. Elle nous permet aussi de découvrir deux nouvelles tournant autour de Salem. La première, Un dernier pour la route, est une sorte d'épilogue au roman, se passant quelques temps plus tard. Si nous y retrouvons un peu l'ambiance du roman, et que j'ai bien aimé la fin, elle ne m'a par contre pas fait beaucoup d'effet. La seconde, Celui qui garde le ver, m'a beaucoup plus marqué. Déjà par les influences de celle-ci, on y trouve du Lovecraft, mais aussi du Poe, mais aussi par son ambiance. Faite à base de lettres et d'extrait de journal intime, elle nous montre comment le mal s'est abattu une première fois sur Salem. Je dois bien avouer qu'avec ses non-dit et son ambiance, elle m'a un peu fouttu la trouille. Les deux nouvelles peuvent être retrouvées dans le recueil Danse Macabre. Il y a aussi des scènes coupées au montage (on se croirait au cinéma là), particulièrement intéressante lorsqu'on se passionne pour l'écriture et la genèse d'un roman.

Au final, Salem est devenu pour l'instant mon King préféré, avec juste derrière Shining. J'ai clairement tout aimé dans le roman, les personnages, l'histoire et cette ambiance si particulière qu'on les premiers livres de l'auteur (Salem étant son second publié). 

2 commentaires:

  1. Après avoir lu récemment Jessie, je note celui-ci surtout si tu me dis qu'il fait partie de tes préférés :)

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  2. Mon mari me parle souvent de Jessie, il va falloir que je me lance (c'est un de ceux qui l'ont le plus marqué, m'a-t-il dit). Et oui, il faut se lancer dans Salem, c'est vraiment un très très bon roman

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