Ce roman n'aura pas vraiment eu de chance avec moi. Entre les vacances qui m'ont fait délaissé la lecteur sur smartphone au profit de la Kindle, l'écran du dit smartphone qui n'a pas apprécié de tomber par terre et les parutions des épisodes de Toxic de Stéphane Desienne, j'ai mis un peu beaucoup de temps à le lire.
Snobs, Julian Fellowes
Editeur : JC Lattès
Collection : roman
Année de parution : 2007
Titre en VO : Snobs
Année de parution en VO : 2004
Format : epub
A lire si :
- Vous aimez les histoires se déroulant chez la noblesse
- Vous aimez les narrateurs à la première personne mais qui ne sont pas le centre de l'histoire
A ne pas lire si :
- Vous pensez trouver une belle histoire d'amour
- Vous ne supportez pas les nobles de notre époque
Présentation de l'éditeur :
Le narrateur est un comédien de second plan qui navigue avec beaucoup d'aisance dans les classes privilégiées tout en dénonçant leurs travers. Il va suivre les aventures de son amie, Edith Lavery, la jolie fille d'un expert comptable ayant relativement bien réussi, et de sa femme, éblouie par la haute société. Lors d'une visite au château Broughton Hall, Edith, standardiste dans une agence immobilière de Chelsea, fait connaissance du fils de la maison, Charles, comte Broughton et héritier du marquis de Uckfield. Célibataire, Charles gère les propriétés de sa famille dans le Sussex et le Norfolfk. D'après les chroniqueurs mondains, c'est un des célibataires les plus enviables, et enviés, de l'aristocratie anglaise. Quand il la demande en mariage, Edith accepte, mais est-elle vraiment amoureuse de lui ? N'est ce pas plutôt de son titre, de son rang et de tout ce qui va avec ?
Mon avis :
Julian Fellowes est un auteur/acteur/scénariste/producteur anglais fort connu. Surtout depuis qu'il est à l'origine de Downey Abbey (qu'il faut que je regarde). Les histoires des nobles anglais, ça le connait plutôt pas mal, lui-même faisant partie de la noblesse par alliance. Il semble assez "obsédé" par cette classe-là mais tout autant par le mélange (ou non mélange d'ailleurs) entre eux et les autres. C'est donc un auteur sachant de quoi il parle qui nous offre un roman plutôt critique sur la noblesse actuelle mais aussi sur ceux qui gravitent autour.
Pour ce faire, il utilise une sorte de double en tant que narrateur, un acteur plutôt "bien né" au vu des nobles, ayant fréquenté les débutantes, Eton et j'en passe. Mais de part son métier, il entre aussi dans le milieu du spectacle, des nouveaux riches et finalement des classes moyens. Il a ainsi une vision globale, même si parfois un peu faussée, des diverses classes mise en avant dans Snobs. Ce qui en fait un narrateur critique sur plein de chose, et finalement assez sympathique à suivre. Ce qui n'est pas le cas de tous les personnages.
Si j'ai apprécié la critique, parfois fort cynique d'ailleurs, du gratin de la société anglaise, j'ai eu plus de mal avec tout le reste. Le problème étant que tout le reste est ce qui englobe la dite critique et parfois elle-même. Sans ce tout le reste, pas de critique. Le style de Fellowes est simple et particulièrement plaisant à lire. Forcément, il va à l'essentiel, ne s'embête pas avec les fioritures. Seul bémol dessus, les descriptions très sommaires (un peu de vie dans les descriptions de lieux qui doivent être plutôt beau à voir n'aurait pas fait de mal)(la description des bureaux étant je pense les pires). Le problème ne vient donc ni de là, ni du narrateur et de sa vision du monde.
On va commencer par les personnages. J'ai eu beaucoup de mal avec eux. Enfin pas avec tous. Pour la plupart, ils ne sont là que pour montrer à quel point les nobles sont enfermés dans une vie qui n'a pas tellement changé depuis des siècles, où les apparences sont plus importantes que tout le reste et surtout où il ne faut pas se mélanger. Les acteurs et autres gens de classe moins aisés sont là eux pour montrer à quel point ils envient les nobles, leurs maisons et leur argent. Du coup, ils sont tous interchangeables, sans le moindre intérêt. Seules sortent du lot pour moi deux femmes : Edith, celle par qui tout arrive, qui même si je n'ai pas apprécié le personnage en lui-même, offre un vent de fraîcheur à tout cela et permet d'avoir cette si parfaite critique qui fait le sel du bouquin et sa belle-mère Lady Uckfield, tellement prise dans son monde, tellement marquise dans l'âme, qu'elle en devient attachante. Sans ces deux femmes et le narrateur, j'avoue que j'aurais lâché le bouquin bien vite.
Et je trouve fort dommage d'avoir un livre qui aurait pu être interessant parce qu'il n'est pas que du distrayant, deviennent ennuyeux parce que les personnages et surtout le contexte ne m'ont pas plu. D'ailleurs, je n'ai pas encore parlé du dit contexte. Quoi de mieux pour parler des différences de classes et du snobisme nobles que le mariage ? J'avoue je ne sais pas trop. Mais autant le rendre un peu plus intéressant que ça le dit mariage, tout comme la séparation qui va suivre et le revirement qui n'en est pas un où Edith va revenir, queue entre les jambes vers Charles. A l'image de la jeune femme, je me suis clairement ennuyée dans ses aventures sentimentales. C'est plat, sans la moindre passion (même avec son amant), tout est trop intellectualisé pour mettre en avant la critique.
Si j'ai apprécié cette critique des classes, du non mélange, elle est parfois trop présente finalement et ne sert plus vraiment le texte qui devient répétitif. Alors ça plus des personnages sans âme (à part deux donc si je ne prends pas en compte le narrateur) et des situations pour le moins ennuyeuses même dans la vraie vie ont fait d'une partie de ma lecture quelque chose de pas forcément ultra plaisant. C'est bien dommage, mais ce sont des choses qui arrivent. Je pense aussi que le roman est trop long. Cette histoire en film ou en mini-série serait surement mieux passé pour moi.
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