Je ne résiste jamais bien longtemps à l'appel du mois du cuivre, surtout quand j'en ai pas mal sur la Kindle. Cette fois, je m'attaque donc à une aventure féminine (oui, c'est assez rare dans la collection pour le dire), mélange d'enquête, de romance (oui, oui) et de magie.
Une Etude en Soie, L'affaire Baskerville, tome 1, Emma Jane Holloway
Editeur : Bragelonne
Collection : Le mois du Cuivre
Année de parution : 2015
Titre en VO : Baskerville Affair, book 1: A Study in Silks
Année de parution en VO : 2013
Format : AZW
A lire si :
- Vous aimez l'ambiance victorienne
- Vous voulez une enquête à la Sherlock Holmes
- Vous voulez des machines et de la magie
A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas du tout de romance
- Vous voulez beaucoup beaucoup d'action
Présentation de l'éditeur
Evelina Cooper, la nièce de Sherlock Holmes, s’apprête à vivre sa première saison dans la haute société londonienne. Mais quand de terribles meurtres secouent le manoir de son amie et hôte, la jeune femme se retrouve plongée au cœur d’un complot remettant en question le monopole des barons de la vapeur sur la ville. Une enquête à hauts risques. D’autant qu’Evelina cache un dangereux secret et qu’elle ignore auquel de ses compagnons elle peut vraiment se fier : le beau et brillant aristocrate débauché qui fait battre son cœur ou son meilleur ami forain, qui ferait n’importe quoi pour elle.
Mon avis
Il y a une chose de bien avec le steampunk, c'est qu'on ne trouve que rarement les mêmes histoires. Alors oui, le décors est souvent le même, on retrouve les "ficelles" du genre, mais surtout, il se marie avec tellement d'autres choses qu'on trouve toujours un petit truc inédit dedans. C'est un genre qui se renouvelle de plus en plus et propose des romans pour tout le monde.
Nous allons suivre durant le roman la jeune Evelina Cooper. La jeune femme va entamer sa première saison mondaine avec toute l'exitation que cela engendre. Surtout pour une femme qui ne vient pas forcément de l'aristocratie. Dès le début du roman nous découvrons qu'elle peut utiliser la magie et qu'elle est passionnée par la mécanique. Nous découvrons aussi que son univers est partagé en deux, d'abord le monde du cirque côté paternel puis celui de l'aristocratie côté maternel. Un double univers pour elle qui ne va pas être des plus simples à gérer dans une société où les classes sociales sont des plus importantes, où la magie est interdite et surtout où une jeune lady doit faire décoration plutôt que mécanicienne. Cela va être encore plus compliqué lorsqu'en plus un meurtre est commis dans la demeure où elle vit, que son ancien amour va faire sa réapparition et qu'en digne nièce de Sherlock Holmes, elle va décider de mener l'enquête.
L'univers de cette Etude en Soie (petit clin d'oeil à l'ami Holmes que nous retrouverons dans le roman) pourrait ressembler à s'y méprendre à la Londres victorienne que nous connaissons tous. Elle a décidé pour pimenter un peu tout ça d'y adjoindre les Barons de la Vapeur, hommes et femmes magnat de la vapeur (ça ne s'invente pas) qui ont réussi à s'approprier un peu tout l'Empire. Ils sont les seuls à avoir le droit d'utiliser et surtout de revendre l'énergie, se sont enrichis sur cela et ne comptent surtout pas perdre leur monopole. Cet ajout est particulièrement sympathique, surtout que nous apprendrons au fur et à mesure de notre lecture (et cela grâce au nom de la série elle-même aussi) qu'il a toute son importance. Autre petit plus, la magie, bien présente. J'aime bien moi lorsque le steampunk se mêle à la magie, je trouve que les deux se mélangent fort bien.
Mais l'univers du roman mêlant donc politique, saison mondaine, invention méchanique et magie n'est pas la seule chose à m'avoir plu. Les personnages sont tous intéressants, surtout le trio de tête et cela malgré le triangle amoureux qu'ils forment. Bon, ça faisait un moment que j'avais pas lu de triangle amoureux et j'avoue que j'avais un peu peur de ce que ça aller donner. En fait, le dit triangle sert parfaitement le personnage d'Evelina. Un personnage que j'ai beaucoup apprécié, incapable de renier qui elle a pu être pour qui il faudrait qu'elle soit. Elle est curieuse de tout ou presque, intelligente, sait presque ce qu'elle veut (oui presque). Une jeune femme comme je peux les apprécier, ni trop forte ni pas assez. Face à elle, on trouve Tobias Roth, le frère de sa meilleure amie. Noble, dilletante, passionné de machine et en conflit avec son père, il a tout pour plaire. Il a surtout au début pas mal de chose qui en font un bon stéréotype. Sauf que non. Tobias Roth est un personnage complexe que j'ai apprécié. On trouve aussi Nick, ami d'enfance d'Evelina et premier amour aussi. Si Tobias est un personnage complexe, Nick, sur ce tome en tout cas, est un vrai stéréotype du début à la fin. C'est d'ailleurs bien dommage, il aurait pu être fort sympathique. Et c'est assez dommage pour lui qu'il est vraiment le personnage le plus stéréotypé du roman. Même les secondaires le sont moins que lui. D'ailleurs on trouve des personnages vraiment sympathiques dans les dits secondaires, comme Imogen, la meilleure amie d'Evelina qui souhaite à tout prix l'aide malgré les risques que sa santé et sa réputation encourent, ou encore Sherlock Holmes qui bien qu'il n’apparaît que peu est bien comme on se le représente normalement.
Mais si j'ai aimé le décors, l'univers et les personnages, j'ai eu un peu plus de mal avec le déroulement du roman. En réalité, je pense que nous sommes biaisé par la quatrième de couverture qui met l'accent sur le drame et l'enquête et pas assez sur ce qui va nous occuper un bon moment, la romance. Alors, je n'ai rien contre la romance, encore moins dans ce livre, vu qu'elle sert pas mal les propros d'Evelina quant à l'orientation de sa vie, le choix (impossible) entre les deux univers qu'elle connait. Sauf que pourquoi, pourquoi c'est si long ? Dès qu'il s'agit de Tobias ou de Nick, la plupart du temps, elle part carrément ailleurs et en oublie son enquête (voire même parfois son intelligence). Surtout que bien souvent, la romance finit par éclipser l'enquête. En parlant d'enquête, j'ai été un peu déçue par une chose. Sa résolution. Evelina se débrouille pas trop mal, même plutôt bien quand les jeunes hommes ne sont pas à côté d'elle, surtout qu'elle arrive à faire coexister l'enquête et sa vie mondaine. Elle bloque sur deux trois trucs, ce qui est normal, on va dire. Mais dès que son oncle Sherlock se pointe, alors qu'elle a quasiment tous les éléments en main, ben c'est lui qui a tous les honneurs. Alors on va me dire que dans une société comme celle de l’Angleterre victorienne, c'est normal. Mais zut quoi. Je trouve ça dommage, mais vraiment. Surtout qu'on a l'impression que le boulot d'Evelina passe vraiment à la trappe. Le grand détective arrive et tout se met en place comme il faut.
Au final, j'ai aimé ma lecture (quoique le début m'a semblé un peu lent) qui s'est révèle assez addictive en avançant dans les chapitres. J'ai beaucoup apprécié avoir une héroïne "normale", pas forcément super forte mais qui use de ses capacités comme il faut dans un monde où la femme est censée juste servir de pot de fleur dans un coin. J'ai aussi apprécié voir un triangle amoureux qui n'était pas là juste pour la forme, même si l'un des membres auraient pu avoir une place plus importante dedans. Je lui ai trouvé des défauts mais cela n'a pas empêcher de prendre du plaisir à la lecture. D'ailleurs, je pense que les dits défauts sont plus le fait qu'il s'agit d'un bon gros tome d'introduction qu'autre chose. Une introduction donc qui m'a plu et qui me donne envie de lire la suite (la série est une trilogie entièrement paru en VO, j'espère que Bragelonne publiera rapidement les deux autres donc).
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